Les nouvelles d’entraides citoyennes
Les dernières semaines se sont avérées assez difficile en raison d’une baisse des dons en denrées alimentaires face à des besoins qui ne s’amoindrissent pas. Nous remercions tous nos bénévoles et nos partenaires qui nous permettent d’assurer nos maraudes chaque samedi. Nous tenons à remercier tout particulièrement nos donateurs et notamment l’association ADDRA, Caroline du magasin L’ de l’essentiel et les tricoteuses des Créatrices solidaires ainsi que l’entreprise Argain pour son soutien organisationnel.
Depuis le mois de juin, le Landy Sauvage nous accueille à Saint-Denis chaque samedi pour la préparation du repas. Une expulsion du lieu a été évitée fin octobre grâce à une très forte mobilisation, cependant ce n’est qu’un répit avant la fin de la trêve hivernale. Nous les remercions grandement pour leur accueil et vous invitons venir découvrir cet espace solidaire exceptionnel en nous prêtant main forte à la cuisine. Plus d’infos ici
Nous prévoyons d’organiser tous les deux mois un groupe de parole ouvert aux bénévoles et animé par une psychothérapeute afin d’échanger sur les expériences de maraude. La psychothérapeute est également disponible pour recevoir bénévolement et individuellement ceux ou celles qui en manifesteraient le besoin.
L’assemblée Générale annuelle d’Entraides Citoyennes aura lieu le jeudi 30 janvier en fin de journée. Elle est ouverte à toutes celles et ceux qui souhaitent faire le bilan de l’année et participer à l’organisation et aux prises de décisions en devenant membre de l’association.
Quelques infos
Le 7 novembre, les autorités ont procédé à l’évacuation des campements de la Porte de La Chapelle et de l’avenue Wilson alors que les conditions de vie devenaient intenables. C’est ainsi que 1606 personnes ont été embarquées dans des bus en vue d’une mise à l’abri dans des gymnases d’Ile de France réquisitionnés à cet effet. Au cours de cette opération, l’ensemble du matériel (tentes, duvets etc.) qui avait été fourni aux exilé.e.s par les associations a été jeté à la benne, au grand désarroi des soutiens présents qui demandaient pourtant de pouvoir récupérer leurs dons afin de les réutiliser pour d’autres dans le besoin. Depuis, la Porte de la Chapelle est « gardée » en permanence par des gendarmes lourdement armés qui semblent tenir un fort. Des grilles ont été installées sur l’avenue Wilson pour éviter de nouvelles installations. Dans le même temps, des exilé.e.s continuent à s’agglutiner le long du périphérique au niveau de la Porte d’Aubervilliers dans des conditions tout aussi déplorables. Une opération de grande ampleur était pourtant prévue le 22 novembre. Femmes, hommes et enfants s’étaient ainsi rassemblés autour de nombreux bus qui devaient les conduire dans des lieux de mise à l’abri. Cependant, après deux heures d’attente, ces bus sont repartis vides faute d’une présence des forces de l’ordre suffisante selon les autorités. Si une nouvelle opération de mise à l’abri à finalement eu lieu le 28 novembre, elle n’a concerné que 500 personnes (216 personnes en famille et 300 hommes seuls) sur les quelques 2000 présentes.
« 700 enfants et leur famille dormiraient chaque soir à la rue dans Paris » s’alarmaient dans un manifeste du 20 novembre 2019 le Samu social, la Fondation Abbé Pierre et d’autres. De la même façon, 100 femmes avec un nouveau-né seraient sans solution d’hébergement à Paris actuellement. Les professionnels de santé des maternités parisiennes et de Seine-Saint-Denis dénoncent une situation plus qu’inquiétante où des jeunes mères et leur nourrisson se retrouvent à dormir à même le sol dans les salles d’attentes ou sont remises à la rue quelques jours après leur accouchement. C’est dans ces conditions qu’un bébé d’un jour a perdu la vie en Seine-Saint-Denis ou que plus récemment une jeune femme demandeuse d’asile a perdu l’un de ses jumeaux lors d’un accouchement en urgence à 5 mois de grossesse faute d’avoir pu rester alitée les semaines précédentes.
Récit maraude
Retour sur la maraude du 23 novembre 2019
Nous partons un peu plus tard que d’habitude en raison de l’absence d’une bénévole véhiculée. Dans notre équipe, nous sommes 8 dont 5 bénévoles de Solidarity to Share, association caritative créée et intégrée à une école de commerce du 15e arrondissement de Paris.
Nous nous rendons d’abord dans le métro Marx Dormoy où nous rencontrons un couple de crackeurs adorable, ravis de déguster le plat chaud que nous leur proposons et de faire le plein de quelques denrées pour les prochains jours. Puis nous allons à Pajol, comme au bon vieux temps, où nous avons peu distribué mais bien ri avec un père de famille plein d’humour. Nous y trouvons un petit groupe de soudanais qui n’ont pas faim mais qui apprécient d’échanger quelques mots et de grands sourires. Nous retournons ensuite sur Marcadet où nous restons un certain temps avec un petit groupe de 5-6 personnes, dont une femme qui profite de la distribution pour draguer l’un de nos conducteurs.
Nous continuons sur gare de l’Est où nous passons la plus grande partie de la maraude, à distribuer, discuter, retrouver des habitués très heureux de nous voir. Nous y croisons entres autres un artiste-designer qui evoque avec passion ses ambitions et espoirs, un couple de strasbourgeois, membres de l’association Abribus, coincés à Paris avec bagages et deux chattes espiègles, et une femme qui nous conseille avec insistance de nous fournir en hygiène et cosmétique chez Séphora ou autres grosses enseignes (une piste à suivre, pourquoi pas…). Nous y rencontrons également des membres de l’association Street Art Evolution, qui font des maraudes environ 1 fois par mois, avec vêtements, boissons chaudes, sacs petit dèj, kits hygiènes et fondants au chocolat maison !
Comme il nous reste des salades et sandwiches, nous finissons la maraude à Stalingrad. Nous y rencontrons notamment un jeune réfugié soudanais qui raconte avoir perdu sa mère alors qu’il était enfant pendant la guerre et être à sa recherche depuis 12 ans. Il explique se sentir très seul et isolé en France et rencontre des difficultés à reconstruire sa vie ici.
La fin de soirée étant plutôt calme, nous partons au bout de 20 minutes environ et finissons ainsi cette belle maraude.
Besoin de vous
Nous fonctionnons uniquement grâce à vos dons ! Nous collectons actuellement des dons à distribuer lors de maraude, nous avons besoin de couvertures/duvets, baskets, sous-vêtements, chaussettes, brosses à dents, dentifrice, baumes à lèvres, déodorants, mouchoirs, chaufferettes pour les gants.
Nous utilisons généralement pour la préparation du plat chaud à distribuer en maraude : 2 litres d’huile, 15kg d’oignons, 35kg de légumes et 5 kg de légumineuses. Nous avons ainsi besoin de denrées type légumineuses sèches (lentilles, haricots rouges ou blancs…), d’épices, de lait de coco, de pâte de cacahuètes, de semoule épaississante (maïzena, fécule de pomme de terre, épeautre…) et d’huile. Nous avons également besoin de café soluble en grande quantité (de préférence en pot), de thé et de sucre en poudre.
Nous espérons vous (re)voir très vite dans le cadre de nos actions !